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Photo du rédacteurNatacha M.

A la chamade...


On a beau de se préparer, on est jamais prêt à voir nos enfants en détresse.

Notre miniloup avait une semaine de vie quand il a fait sa première crise de tachycardie. Je ne m'y attendais pas. Je ne comprenais pas. Le pédiatre avait pourtant apposé le tampon "en bonne santé" sur son carnet lors de notre sortie de la maternité.

Comment 4 jours après, pouvions-nous nous retrouver aux urgences entourés de médecins et de machines qui émettent des bips stridents?

On ne savait pas si c'était grave... mais les lumières clignotantes rouges du monitoring cardiaque ne nous rassuraient pas.

Finalement, le diagnostic est tombé: tachycardie supra-ventriculaire.

Un nom barbare pour dire simplement que le cœur de notre miniloup s'emballe par moment pour atteindre jusqu'à 260 battements par minute. A titre de comparaison, le rythme cardiaque d'un nourrisson se situe environ entre 100 et 160. La tachycardie supra-ventriculaire (TSV). Jamais je n'avais entendu ce terme. Encore moins lorsqu'il se destine à un nouveau-né.

Pourtant, ce type d'arythmie est la plus répandue en pédiatrie. Heureusement, ce trouble se guérit le plus souvent de lui même au fil que le cœur se développe. Les connexions trop nombreuses qui engendrent des stimuli superflus se dégénèrent généralement dans les premières années de vie. Si la TSV persiste, une ablation par cathéter est envisageable dès 6 ans environ. En attendant, notre miniloup doit suivre un traitement de bêtabloquants durant minimum six mois afin que son cœur ne fasse plus de nouvelles crises. Il est suivi de près par un cardiologue pédiatrique qui heureusement se montre extrêmement optimiste pour la suite du traitement.

On sait donc que ça se guérit bien. Encore mieux lorsque que le premier épisode de TSV apparaît dès le début de vie. Quel soulagement.

Pourtant, on ne peut pas s'empêcher de penser au pire. Quel serait-il advenu si notre sage-femme à domicile ne nous avait pas envoyés aux urgences? Aurions- nous remarqué le trouble par nous-mêmes? Est-ce que cela peut engendrer ce terrible scénario que redoute tout parent: "la mort blanche"?

Premièrement, il est important de savoir que une TSV ne déclenche que très rarement un arrêt cardiaque. Même petits et menus, les nourrisons sont bien plus solides que l'on ne veut bien le croire. Les spécialistes ont aussi tenu à nous rassurer. Nous aurions remarqué le dysfonctionnement par nous même car même si le pouls d'un bébé est pratiquement imperceptible, il existe des signes annonciateurs d'une arythmie.

- Si vous remarquez que les membres de bébé sont bleutés ou violacés, soyez attentifs. Inutile de paniquer toutefois [ ce n'est d'ailleurs jamais utile de paniquer]. Parfois, il s'agit juste d'une coloration en raison d'une mauvaise irrigation sanguine pas encore au top, pas grave ! Massez un peu bébé, donnez lui à manger. Si la couleur bleu- violet persiste, il est conseillé de consulter.

- Un bébé ne se laissera jamais mourir de faim. C'est la règle d'or de nombreux pédiatres. Si vous constatez donc un changement dans la façon de manger de votre miniloup cela peut être un signe d'une TSV ou d'un autre trouble. Une tachycardie prolongée affaiblit le coeur et tout l'organisme de bébé si bien qu'au bout d'un moment il n'a tout simplement plus la force de téter.

- Les œdèmes (gonflements comme des coussinets d'eau) peuvent également être un symptôme d'une TSV. Si vous remarquez que la marque des chausettes ou des élastiques de la couche sont anormalement visibles, il faut surveiller voir consulter.

Attention, ces symptômes ne sont pas toujours annonciateurs d'une insuffisance cardiaque du nourrisson et le but n'est surtout pas de s'alarmer inutilement dès que bébé refuse de manger ou a les pieds bleus. Même si je me répète en disant qu'une crise de tachycardie n'engendre normalement pas de syncope cardiaque, chaque minute est précieuse et plus bébé est rapidement pris en charge moins son organisme souffrira.

Personnellement, j'aurais beaucoup apprécié connaître ce trouble et ses symptômes avant d'être confrontée directement et concrètement à cette arythmie. Cela aurait pu peut-être éviter de pénibles et douloureuses minutes d'angoisse et d'incompréhension.

C'est pour ces raisons que je me permets de vous partager les conseils ci-dessus prodigués par les spécialistes en cardiologie de l'hôpital des enfants à Berne.

Mais c'est aussi et surtout parce qu'il n'y a rien de plus douloureux pour une maman [ tout comme un papa] que de voir son enfant en détresse.

Pour plus de détails:

- http://www.swiss-paediatrics.org/sites/default/files/08-11_0.pdf

-http://www.aboutkidshealth.ca/Fr/HealthAZ/ConditionsandDiseases/HeartandBloodVesselDisorders/Pages/Fast-Heart-Rate-Tachycardia.aspx

- http://www.cardiologiedesenfants.be/bon-coeur-coeur-malade/troubles-du-rythme/troubles-du-rythme.html


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