top of page
Photo du rédacteurNatacha M.

Angoisse du départ


Cela fait quelques jours déjà qu’elle grandit au fond de mon estomac. Je sais bien que c’est normal qu’elle soit là. Elle risque encore de grandir jusqu’au jour de notre départ, le lendemain de Noël.

Elle se fait sa place au creux de mes entrailles pour me rappeler que partir n’est pas sans danger.

Je ne sais pas si c’est une fausse croyance ou une vérité et finalement peu importe, mais le fait est qu’on se sent toujours plus menacé lors qu’on sort de notre zone de confort. On va quitter nos repères, notre famille, nos amis, notre pays, notre langue.

Quand on se retrouve au bord du vide, prêt à sauter, on frissonne.

On se sent davantage exposé. On l’est peut-être, je ne sais pas vraiment. Reste que si on ne sort jamais du chemin tout tracé devant nous, on ne s’enrichit que très peu. Hors des sentiers battus, les efforts sont certainement plus conséquents pour avancer mais ne dit-on pas que plus la bataille est difficile, plus la victoire est belle ? Je crois et suis même persuadée que l’on va revenir grandi de cette aventure incroyable mais je ne peux pas vous mentir en vous disant que je suis entièrement sereine.

Je ne pars pas seule.

J’emporte avec moi ce qui a de plus cher à mes yeux, l'homme de ma vie, nos enfants.

Mon mari m’a certes, soutenu dans ce projet que nous avons dessiné à deux. Mais ce n’était pas son idée. Il n’est pas voyageur même si il n’est jamais revenu déçu d’une de nos épopées autour du globe.

Ce tour du monde, c’est mon projet.

C’est moi la locomotive de cette aventure et je me sens responsable des petits wagons qui me suivent. S’il venait à arriver quelque chose à mes enfants ou à mon mari lors de ce périple, je me sentirai responsable.

« Il ne faut pas penser à ça » me direz-vous.

Mais on y pense toujours, c’est normal, c’est humain. C’est peut-être aussi une bonne chose puisque que c’est ce qui nous oblige à nous préparer au mieux, à être vigilant.

On fait face aussi à l'inconnu.. Je ne sais pas comment mes fils vont gérer l'éloignement des proches, notre nomadisme durant des semaines, les longs trajets, les nouvelles habitudes culinaires..tant d'interrogations qui se bousculent, c'est vrai que c'est un peu angoissant.

Alors oui, cette petite boule au fond de mon estomac me rappelle chaque jour que nous allons bientôt faire un saut hors de toute routine, hors de tout ce qu'on a déjà vécu.

Qu’il faudra faire face, certainement à des problèmes que l’on n’avait pas prévus et quelques moments pénibles.

Mais elle me rappelle surtout que l’on va vivre trois mois hors du temps, dans notre noyau familial, à s’émerveiller chaque seconde des trésors de cette planète et de la chance que nous avons d’y vivre.

Et rien que pour ça je suis reconnaissante pour cette petite boule logée au fond de moi et qui me fait sentir plus en vie que jamais.

0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page